lundi 7 décembre 2015

Sermon du silence, pour faire germer la tendresse.

A propos de la naissance de Saint Jean-Baptiste et de la manière dont il reçut son nom.
Comment les parents de Saint Jean-Baptiste sont rentrés dans le silence.
Aujourd’hui, c’est le triomphe du bruit, partout. Au contraire Dieu impose le silence à Zacharie, père de Jean Baptiste qui n’a pas voulu croire qu’il aurait un fils avec sa femme, déjà très âgée. Ce n’est pas une punition de sa part, mais une thérapie. C’est une privation médicinale et guérissante. Il fait souffrir les personnes qui aiment la vérité, la justice et l’amour. Les justes l’acceptent comme on accepte d’être mis au feu pour être purifiés.
La femme de Zacharie, Elisabeth est plus mûre que son mari car elle garde le silence. Zacharie rentre dans ce silence car sans sa collaboration avec Dieu, rien n’aurait pu se faire. Dieu n’est pas un magicien (qui agit sans la collaboration des hommes).
Quand faut il annoncer les merveilles de Dieu ?
Zacharie et Elisabeth ne parlent qu’au moment où il faut le faire et annoncer ce qui s’est passé sans nourrir les curiosités jalouses et destructrices. On peut regarder (indiscrètement) par manque de confiance en soi, pour nourrir une jalousie du bonheur des autres.
La curiosité, comme aliment du conformisme.
Cette curiosité est l’une des maladies du siècle. La curiosité peut être bonne au contraire si elle construit au contraire sans alimenter mon orgueil.
C’est la religion de ceux qui demandent le prénom de l’enfant né de Zacharie et d’Elisabeth avec insistance et indiscrétion. Ils veulent imposer la loi (du conformisme social) en demandant que le nom de l’enfant soit le même que celui de son père (dans une reproduction automatique). Elle est dans une société qui est Agar, (qui est dans la transmissions de générations purement humaines), qui est dans une religion de la lettre, de l’aveuglement et de la destruction.
L’annonce d’une révélation de la tendresse de Dieu.
Le nom que l’Esprit Saint souffle à Zacharie pour son fils est Jean, ce qui veut dire la tendresse et l’amour de Dieu. C’est cela qui apporte le grand changement et la paix.
La tendresse c’est donner du temps, penser à l’autre, se soucier de lui.
La tendresse c’est du contact, (de la conversation), du support, de la patience.
La tendresse c’est aussi d’accepter de souffrir pour une vérité qu’on aura su montrer avec tendresse et pas pour faire du mal.
Dans le geste de Zacharie comme père de Jean, la signification de son nom change. Zacharie veut dire que Dieu a du souvenir. Si le père nomme son nouveau-né Jean, Zacharie devient alors celui qui se souvient des bontés de Dieu et les fait connaître au bon moment.
La tendresse et la croix.
La vocation chrétienne est d’être un homme juste et équilibré, qui sait être à sa place et donner sa tendresse. Nous sommes appelés à changer pour devenir cet homme juste, en acceptant de supporter la croix (qui se trouve souvent dans l’accomplissement de nos responsabilités).
La tendresse et le travail.
On peut se demander ce qui reste de nos vies quotidienne et de notre travail. Pourquoi nous faisons notre travail et le ménage, quelle est la part d’amour et de tendresse qu’on peut y trouver. Chaque instant est précieux, mais il y a des moments où on ne sait pas quoi faire, dans le vide et l’ennui.
L’homme sans Dieu est dans l’ennui et la routine, dans le non-sens, la mort et les ténèbres. Avec Dieu, la vie trouve son sens, moment après moment. Aucun instant n’est sans importance (même) dans la routine et le vide. Ceux qui s’abiment et se perdent dans le travail cherchent le sens de leur vie à l’extérieur d’eux-mêmes.
Ils sont à l’inverse de l’anachorète, du moine qui est fort est puissant en lui-même. Ceux qui sont dans la maladie et la peur vont vers les moines et leur demandent une bénédiction. Ils demandent des miracles, une guérison, de l’argent, de la santé. Ils sont comme Agar, la première femme d’Abraham et pas comme Sara (et sont esclaves de leurs œuvres humaines).
Nous n’avons pas vocation à être esclaves du travail, de notre passé ou du moment présent. Nous avons tout ce qu’il faut pour faire des miracles, changer, être forts, tout en connaissant ce qui est à l’intérieur de nous.
Il faut chercher en quoi ce travail est lié à ce qui est donné dans un débordement de générosité. Sans le don du travail, en cas de chômage ou de trop grandes richesse, la vie est vide.
La tendresse et la vérité.
Seigneur, donnes moi de me comporter avec les autres selon la loi, la vérité et la tendresse. L’une ne va pas sans l’autre. Des gens veulent nous tuer au nom de leur vérité déconnectée de la tendresse. La vérité sans tendresse rend fou. L’Etat gouverne bien souvent sur ce mode des passions (et des vérités conventionnelles) dans laisser de place à la tendresse.

Demandons la force d’être tendres ; avec l’aide de Dieu c’est possible. 

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